IA : Devrait-on parler d'Intelligence Informatique
L'IA peut-elle être qualifiée d'intelligence sans conscience, et comment cela affecte-t-il notre perception de ses capacités ? Est-ce que l'IA apprend réellement quelque chose, ou se contente-t-elle d'ajuster des modèles statistiques en fonction des données ? Comment l'intégration croissante de l'IA dans notre quotidien pourrait-elle remodeler notre compréhension de l'intelligence et de la conscience ? Face à l'évolution constante de l'IA, comment anticipons-nous son impact sur notre réflexion dans les 10 prochaines années ?
Pierre Aumont
11/1/20232 min lire
EXCITATION, CURIOSITE & CRAINTE
Jusqu’en novembre 2022, l’IA était souvent envisagée sous l’angle de la science-fiction, où des machines auto-conscientes rivalisent avec l’intelligence humaine.
Est ce qu’elle a du sens cette question : « peut-on parler d’intelligence informatique » ?
Reformulons la plutôt ainsi : peut on parler de conscience informatique ?
Et n’y répondons pas ! Parce que si nous y sommes déjà quelque part dans le monde, cette information n’est pas publique.
Il ne nous reste alors que spéculation passionnante et fantasmes autour des théories de l’émergence (grosso modo, le fait que peut émerger de systèmes très complexes, quelque chose de très organisé et de très structuré qui dans ce cas serait la conscience…)
Revenons à la question de l’intelligence informatique plutôt qu’à celle de la conscience. Nous n’allons pas échapper à la nécessité de définir les termes… au moins celui d’intelligence. Au regard de toutes les définitions possibles, je propose de partir de l’étymologie, l’intelligence dérive des mots latins « inter » et « legere », signifiant « lier entre ».
Si nous nous en tenons à cette définition, alors oui, l’IA est une forme d’intelligence artificielle, mais sans conscience. En effet, elle analyse, choisit et exécute des actions parmi plusieurs alternatives, selon un ensemble de règles et de modèles pré-programmés. Cependant, il est crucial de noter que l’IA, sous sa forme actuelle, ne possède pas de conscience. Elle n’a pas la capacité de comprendre ou de ressentir ses actions de manière subjective.
L‘IA peut être qualifiée d’intelligence statistique ?
Pourquoi ? Parce qu’elle repose largement sur des modèles statistiques pour faire des prédictions, prendre des décisions et apprendre à partir de données. Cela est particulièrement évident dans les domaines de l’apprentissage automatique et de l’apprentissage profond. Les algorithmes d’IA analysent d’énormes quantités de données, identifient des modèles et des tendances, et utilisent ces informations pour prendre ce qui nous semble être des décisions. Cependant, l’IA n’a aucune conscience des réponses qu’elle donne. Elle effectue simplement les tâches pour lesquelles elle a été programmée, sans comprendre le contexte ou la signification de ces tâches.
Mais alors, est-ce qu’une IA apprend quelque chose ?
Si l’on considère qu’enrichir sa base de données interne équivaut à apprendre, alors la réponse serait oui. À chaque interaction, l’IA reçoit un retour d’information de l’utilisateur et ajuste ses modèles en conséquence. Elle « apprend » de ces interactions et améliore sa précision et son efficacité avec le temps. Cependant, il est crucial de noter que ce processus d’apprentissage est différent de l’apprentissage humain. L’IA n’apprend pas par expérience ou par compréhension, mais par l’ajustement de ses modèles statistiques.
En conclusion, et de mon point de vue, l’intelligence artificielle est une forme complexe d’intelligence informatique qui analyse, apprend et prend des décisions en fonction de modèles statistiques. Cependant, elle n’est pas consciente et ne comprend pas les implications ou la signification de ses actions.
Cette réflexion sera-t-elle encore vraie dans 10 ans ?